Sur l’établi de Marie-Ange Limongi, maintenant, des plaques de laiton brut – alliage de cuivre et de zinc –, de la nacre, des coquillages, un peu de cuir. C’est tout. "J’aime la couleur champagne du laiton et le fait que c’est une matière qui bouge avec le temps. J’aime bien son aspect antique, la patine qu’il va prendre", dit-elle. Le laiton, souligne Marie-Ange, c’est aussi la possibilité de rester des prix raisonnables: "La même chose en or, ce serait très cher, et en plaqué or, ça serait plus cher et moins beau!"
Sur ces plaques de laiton, qu’elle laisse lisses ou martèle, elle reproduit ses dessins puis vient les scier au bocfil, avant ponçage et perçage. Des pièces légères et élégantes, à la fois minimalistes et sophistiquées. Tantôt d’un seul tenant, tantôt articulées. "J’essaie d’y mettre de la sensibilité. a peut paraître exagéré mais c’est vrai, je suis assez à fleur de peau!", glisse la créatrice, que l’art et la nature inspirent.
Arrivée sur la Côte d’Azur pour ses études, cette Corse d’origine se nourrit de paysages et de voyages. Sous le soleil du Sud, en marchant près de la Méditerranée ou en balade dans la forêt de la Castagniccia, dans les brumes norvégiennes, pourquoi pas, elle absorbe les lignes et les contours.
Entre ses mains, ensuite, formes arrondies de galets, bords accidentés de feuillages ou de coraux, courbes graciles des affiches de Matisse et Cocteau qui ornent les murs de son appartement-atelier, deviennent broches Déesse, boucles Fjords, Eau vive ou Posidonies…